J'ai cru...

Publié le par magelitin

J'ai cru le connaitre, celui qui partage ma vie depuis bientôt 12 ans.j'ai cru voir en lui une personne ouverte et généreuse, qui aimait la vie.J'ai cru aussi que je pourrai lui apporter le bonheur et le soutien indéfectible, puisque il est celui que j'aime, j'ai cru aussi pouvoir le comprendre dans ses dires, ses actes , ses pensées, oui je l'ai cru..

 

J'ai cru en tant que mère pouvoir comprendre mon enfant, lui donner tout l'amour dont il avait besoin, et faire en sorte qu'il ne manque jamais de rien (m'enfin comme tous les gosses il y en a jamais assez!!!)

J'ai cru pouvoir partager de vrais moments de bonheur chaque jour, j'ai cru que lui et moi partagions tout (sauf le chocolat, là c'est chacun pour soi!!!)

 

J'ai cru en tant que maman dans l'attente de son deuxième enfant, que tout allait super bien se passer.J'ai cru aussi pouvoir vivre une grossesse sereine, faire de chaque jour où cette vie grandissait en moi de beaux souvenirs les jours où je serai vieille.Entreprendre de belles choses pour elle, faire des choses en famille, j'ai cru en un plan familial à quatre avec les crises comme dans toutes les familles (celles qui disent qu'il y en a jamais mentent, c'est évident!)

 

J'ai cru pouvoir surmonter tout ce que la vie m'avait balancé, les coups bas, les coups durs, l'injustice et les moqueries dont j'étais victime, j'ai cru même à un moment donné à en faire une force.

 

J'ai cru surtout que j'étais au dessus de tout ça, j'ai même cru pouvoir en rire un jour, je crois en fait qu'encore une fois je n'ai pas mesuré l'ampleur des choses, j'ai été certainement trop présomptueuse, j'ai cru en moi, aux autres, en la chance! malheureuse, j'ai cru en l'espoir!

Et puis il y a la révélation, non pas celle qui telle un éclair de génie m'éclaire vers la beauté généreuse d'une réussite, non elle est là et contemple mon désarroi face à ces jours tristes de la réalité bien blessante.

Je constate que les rêves d'idéaux se cassent la gueule lamentablement.

 Je ne comprends pas le désarroi de mon homme, pire, je me trouve inutile pour lui, incompétente en tant que femme de..., je ,ne le comprends pas certains jours, j'ai presque l'impression de porter cet élan de vie seule, et lui à côté subit les choses.J'aurai aimé qu'il soit heureux tout simplement, il m'avait semblé qu'il l'était, heureux, en fait c'est juste la face cachée , qui dés qu'elle se découvre, fait peur, débousole, fait douter, de tout, de nous, de moi.

Je ne comprends pas mon fils, le rebelle ,  j'ai cru qu'il l'était, en fait, la dépression le ronge, comme l'anorexie amaigrit son corps frêle.Les idées noires, qui ne sortent pas de son esprit, et la culture de l'assiette vide, je suis restée bouche béé, à la découverte de son corps décharné, et n'ai pas su faire autre chose que de pleurer, et finir par m'endormir sous les soubressots des sanglots, avec pour la dernière image avant de trouver le sommeil, le regard perdu de mon fils qui implore de l'aide, celle que je suis incapable de lui donner, ne le comprenant pas.Pas de dialogue entre nous, comme son père il entretien la solitude et le silence.

 

Entourée de gens muets, je cherche et recherche le dialogue et passe pour la chieuse.

Mon mari je l'emmerde, et mon fils je le saoule, finalement, je suis seule à ressasser dans mon cerveau les problèmes évidents dont je ne trouve pas la solution, m'éloignant inexorablement de l'harmonie et du bonheur absolu des familles des contes de fées qui terminent heureuses et comblées.

Et au milieu de tout ce petit monde taciturne, pour ne pas dépareiller du silence ambiant je rumine intérieurement ce qui me ronge, ce vide depuis plus de trois ans, les deuils qui me semblent être faits, j'en viens à me demander si pour protéger les miens, je n'en suis pas venue à m'oublier moi même.

Je doute de tout ce que j'entreprends , pour moi,pour ma famille, jusq'à me demander si je ne me bats pas pour rien.

J'ai cru qu'un jour prochain en repensant à cette période, je me dirais "ah c'était pas une belle période mais j'ai appris", je pense en effet que ce sera le cas, je crois que je me dirais "ah c'était pas une belle période mais j'ai appris...de ne plus espérer autant que j'ai cru...."

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