Un long dimanche dans mes entrailles...

Publié le par magelitin

Le soleil aujourd'hui a été généreux de ses rayons.
Un peu de clarté depuis des mois de pluie, ça peut faire du bien au moral...ou pas.
J'ai aéré la maison aujourd'hui, les fenêtres grandes ouvertes, l'air frais est rentré, ça aurait pu être le cas de bonnes ondes, apparemment elles  n'ont pas réussi à entrer, à moins que ce soit moi qui m'y suis opposée.

Ce grand soleil aurait pu me donner le sourire aujourd'hui, il n'en est rien.
Ce matin en me levant, sans pour autant me lever du pied gauche, ma journée a mal commencé.
Toute la journée pliée en deux sur le canapé de douleurs intenses dans le bas ventre....
J'ai eu le temps de réfléchir-trop-une fois n'est pas coutume....Sauf que ces temps ci réfléchir est devenu mon passe temps.
A l'avant veille du jour noir anniversaire, j'ai trouvé des coincidences à tout;
A commencer par me retrouver allongée sur le canapé en proie aux douleurs dans le bas ventre par un temps ensoleillé début février.
La sensation de se sentir trés mal à deux doigt de tourner de l'oeil a chaque spasme comme ce jour noir de février.
Le flash back peut commencer...."recommencer" devrais-je dire.
Le "problème" n'est pas sur le deuil de celle qui ne grandit pas parmi nous depuis 2 ans, non, il est que la situation se répète indéniablement dans ma tête à la même époque, chaque année, me rappellant surtout que je ne suis plus la même depuis  2 ans,plus entière en tout cas.
Loin de moi de jalouser celles qui peuvent porter la vie, celles qui ont donné naissance à leur progéniture,parce qu'aprés tout j'ai eu moi aussi la chance de donner vie à la mienne.

Depuis une semaine, une amie a donné naissance à son petit ange comme elle aime l'appeler.
Depuis ce jour, il est vrai que les questions se bousculent ou plutôt la mélancolie, les souvenirs qui se succèdent.

L'anxiété de la venue de Quentin, l'entrée à l'hôpital,les 2 soirs tordue de douleurs alors que des mois passants je disais à qui voulait l'entendre que je ferai comme toute femme enfanter dans la douleur, ne voulant pas entendre parler de péridurale, j"apprendrai ensuite qu'il s'agit du premier mot à prononcer quand on rentre à la maternité.
Le passage éclair au bloc opératoire pour une césarienne où la rencontre avec mon fils se ferait en un éclair.
Les soirs à la maternité où tous les visiteurs partis loulou y compris, je me retrouvais désemparée face à celui qui était devenu mon fils, je me souviens du mal que j'avais à dire ces mos "mon fils".
Même si j'étais persuadée de "savoir faire" parce que je me cite "on a tous l'instinct qui nous permet de ne pas nous tromper" j'étais quand même un peu désemparée en me disant qu'il était dépendant de moi.
Je me souviens le regarder dormir paisiblement, les larmes coulant le long de mes joues, d'émotion.Je lui avais donné la vie...
Puis le retour à la maison, en découvrant que la vie à trois changeait tout dans la vie d'un couple qui avait prit pour habitude de vivre à deux, dans l'insouciance.

Il y a deux ans, j'imaginais revivre ces choses, il n'en a rien été, la rencontre avec elle s'est faite aussi en un éclair avant qu'on ne ferme le cerceuil.
Le passage au bloc opératoire s'est fait lui aussi en un éclair sans que j'en ai conscience;
Le réveil ne s'est pas fait avec un sac de sable sur le ventre mais des tuyaux dans ma bouche;
Et le soir, tous les visiteurs partis, loulou y compris, les larmes, de la peur, des angoisses, du vide, et de ne pas réaliser encore ce que j'allais vivre aujourd'hui.
Le bruit de fond était le même dans les couloirs, les pas, et les bébés qui pleurent, mais pas le mien...

Retour à la maison, les journées passent, le temps est insolent et m'innonde de lumière, le soleil ne se cache pas,il devrait pleuvoir, la morosité du moment l'imposait.
Mais voilà, on ne controle pas tout, et certainement pas le temps, ni les compulsions.
Aujourd'hui, 2 ans aprés, je suis seule sur mon canapé, je ne pleure pas, je me remplis, et fais péter les scores du calorimètre.
Je remplis le vide qui ne se comblera jamais, culpabilisant de ma faiblesse face au frigo et au placards.
Je constate aussi que l'envie n'est toujours pas là.
J'ai pourtant reçu les premiers cours de ma formation, ma future vie, celle que j'avais promis de mener à celle qui nous manquera à tout jamais, selon le temps douloureusement ou pas.
Je regarde grandir ceux et celles qui sont nés depuis.
Celles et ceux que je ne transpose pas à celle qui me manque.
Je m'émerveille de leurs facéties et de leurs trouvailles, leurs mimiques et leur insouciance.
Celle dont aujourd'hui j'aurai aimé faire preuve,pour ne laisser aucune place à la mélancolie qui semble ne plus me lacher depuis quelques jours.
celles qui me fait rester dans mes rêveries, mes doutes et maux.
Les maux de tous les jours, de mon existance, qui me font oublier qu'à côté de moi il ya aussi des gens qui vivent, qui rient et qui profitent, ceux qui souffrent mais dont je ne préoccupe pas, mon nombril est bien plus important que tous les autres...
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